Histoire de l'église de Willems
L’église actuelle ne date que de 1854 et fut précédée d’une autre, beaucoup plus petite, sur le même emplacement.
Nous avons très peu d’informations sur ce premier édifice. Les archives de la paroisse indiquent simplement qu’elle était petite, pratiquement au carré, et qu’elle aurait appartenu aux Templiers qui en firent don à la paroisse à l’issue du Concile de Vienne en 1530.
Le seul élément assez précis de son aspect est une peinture du centre de Willems où elle apparaît au milieu (1603) ; cette peinture retrouvée, comme toute la collection, sont l’œuvre du peintre De Montigny à qui le Duc de Croy avait passé commande pour traduire en album l’étendue de ses domaines.
En 1711 l’effondrement d’une partie du plafond pendant la messe fit 5 morts. Puis, en 1800, une violente tempête emporta la flèche déjà élancée.
C’est vers 1849-1850 que l’abbé Pluchart, curé de la paroisse, entreprit la construction de l’église actuelle avec l’aide de l’architecte Leroy.
Là également, on connaît peu l’histoire de sa construction, simplement l’abbé stipule dans la « main courante » de la paroisse, qu’il fut déçu du manque de générosité des paroissiens et qu’il dut en payer personnellement une bonne partie.
Elle fut inaugurée en 1854 en grande festivité.
Après la loi de séparation de l’église et de l’état en 1905, elle fut soumise à l’inventaire et devint propriété de l’état qui en confia, comme partout en France, le patrimoine à la commune.
A ce titre, et pour la petite histoire, le Conseil Municipal de Willems, dans ses séances des 26 février et 4 avril 1917, eut à débattre de la coordination entre les sonneries d’église (annonces des offices et événements religieux) et les sonneries profanes (14 juillet – décès – incendies, etc …).
Un sonneur spécifique fut désigné pour ces dernières.
En 1917, sur ordre de la « commandanture allemande », le forgeron Raymond THIERRY (artisan forgeron au lieu de l’actuelle place Jean Jaurès) fut réquisitionné avec trois compagnons pour descendre et remettre aux allemands les deux cloches en vue d’en faire des canons allemands.
En 1922, ce fut le retour des cloches prénommées : Solange-Augustine et Martine.
Ces prénoms sont directement liés à la guerre ; ce sont leurs filleules orphelines des combats de 14/18.
Il est d’ailleurs plus que probable qu’elles furent payées par les allemands au titre de dommage de guerre ; elles pèsent respectivement 420 et 290 kg.
L’église a subi peu de dégâts de la guerre 1939-1945 (bombardement et tempête) et une restauration a suivi aussitôt en 1947-1948 (vitrail au dessus du porche et quelques réparations de pierres).
En 1949-1950, la municipalité lui donne l’aspect actuel en démontant l’escalier très étroit en pierres de Soignies et les grilles de protection du jardin pour ouvrir l’édifice et le jardin public sur un large perron en briques de Libercourt, le tout réalisé par le maçon local Monsieur POLLET.
En 1954, ont eu lieu les fêtes du centenaire avec la venue du Cardinal LIENART, évêque de Lille.
Enfin, en novembre 1977, l’effondrement de plusieurs voûtes du chœur a conduit la municipalité à un sondage et révision de toute la nef centrale, à une réparation et renforcement ou remplacement de certaines ogives, et, à la peinture complète de l’intérieur.
Paul Deffontaine janvier 2004
L'église de Willems flambant neuve
En décembre 2002 une partie de la voûte de la nef latérale Est s’effondrait, faisant au passage quelques dégâts au vitrail et au confessionnal du même côté.
Cet accident a conduit la municipalité à orienter en priorité ses efforts vers les réparations conséquentes à ce sinistre.
Surtout, il a entraînés un long processus de vérification, sondage et diagnostic de tous les pieds de voûte des deux nefs latérales. La sécurité des personnes fréquentant cet édifice nous semblait devoir être assurée en première priorité.
Ainsi, l’ensemble des opérations techniques et administratives ont pris deux ans, depuis l’appel à la concurrence des cabinets d’ingénierie pour le diagnostic, jusqu’à la réouverture après travaux et après un nettoyage de fond, dont nous saluons ici l’engagement et l’efficacité d’une équipe paroissiale qui, à la rentrée 2004, en une semaine, a astiqué et rafraîchi la totalité de l’église.
Techniquement, cette première opération a consisté à :
- Dégager les parties dégradées des pieds de voûte,
- Restaurer les bois supports défectueux,
- Consolider la solidité des pieds de voûte par la coulée de résine avec un ancrage au mur par des tiges filetées,
- Reconstituer les arcs d’ogive et les plâtres.
La municipalité en a profité pour assurer un traitement complet des bois de la charpente par les combles. Ces derniers ayant été également dotés, sur les deux nefs latérales, d’une passerelle au faîtage des voûtes de façon à faciliter les visites et l’entretien de ces deux ailes.
Une petite visite « sportive » de l’équipe paroissiale a par ailleurs clôturé cette première phase.
Il a fallu ensuite entreprendre le chantier extérieur en 2005, avec la gestion lourde des marchés publics auxquels les municipalité sont astreintes.
4 lots ont alors été mis à la concurrence et attribués aux entreprises : « Cazeaux » pour la restauration des pierres des pourtours des vitraux, rosaces et le rejointoiement des murs ; « Vitraux d’Art » ; « Delestre » pour le chauffage par rayonnements et après un premier appel d’offre infructueux, « Vandendriessche » pour la peinture de la Nef centrale.
Monsieur l’Abbé Coquet et son équipe paroissiale nous ont accompagnés avec deux groupes, l’un pour la gestion administrative, l’autre pour l’entretien.
Merci pour leur collaboration. La municipalité a procédé à des réunions, discussions, visites de sites et d’artisans. Tout cela a ponctué le temps pendant six ans dans un climat que nous qualifions de franche coopération et d’écoute. Le résultat est là, nous pouvons collectivement être fiers.
Fiers également du nouveau vitrail de façade, initialement désespérément blanc, translucide et banal, sans doute oublié à la construction ou n’ayant pas trouvé financeur. Et bien c’est chose faite, et ce nouveau vitrail ne coûtera rien au contribuable Willemois.
L’œuvre choisie collégialement dans les différentes propositions de Madame Alexandra Gies donne à ces lieux une féerie de couleurs dans laquelle il manquait les rouges flamboyants du début d’après-midi lorsque dehors l’astre écrase toute chose. Aujourd’hui il n’y a plus de vêpres, mais si vous entrez dans cette église vers 14 -15 heures, par un jour de beau soleil, vous verrez la nef centrale s’embraser pour le plaisir des yeux.
Nos remerciements également aux agents municipaux souvent à la peine dans l’église. Dans la restauration intérieure du clocher, les pigeons ne leur ont pas facilité la tâche, souvent sale et ingrate mais ils ont pris de la hauteur avec les peintures des nefs latérales.
Il faut bien sûr associer le Conseil Général qui a financé 40 % des travaux extérieurs, la subvention de notre député, le donateur pour le vitrail, ainsi que tous ceux qui ont travaillé pour cette restauration, comme les services administratifs ou les élus du conseil Municipal. L’église est un sujet qui déclenche les passions, elles furent exprimées sans tension, avec efficacité.
Paul Deffontaine, printemps 2008
Date de dernière mise à jour : lundi, 01 mai 2017
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